La fécondité au Maroc d'hier

Tout le monde l’a constaté, les médias ont en papoté et je ne vous apprend rien de nouveau : La fécondité marocaine est exceptionnellement un peu trop élevée par rapport à la norme mondiale. Néanmoins, les choses ont changé actuellement : On se veut moderne et on tient tête, pour ne pas dire pied, à l’Occident. Les marocains font beaucoup moins d’enfants que leurs parents. L’excès des naissances ne résultait donc pas d’une anarchie naturelle mais d’une anomalie de planification.

Hier j’ai posé la question à ma mère : « Pourquoi jadis les marocaines concouraient avec les chats en matière d’accouchements ?? ». Sa réponse fut un sourire suivi d’un : « L’ignorance en avait décidé ainsi ».

En analysant le sujet sous mon propre angle, qui n’est malheureusement pas aussi droit que celui de ma mère, et en prenant mon air le plus sérieux pour réfléchir, j’ai pu tiré les justifications suivantes :

-Jadis, la famille comptait sur une nombreuse descendance pour se procurer la main d’oeuvre de remplacement du père. Faute de vieillesse ou retraite, les enfants représentaient le meilleur investissement pour la survie de la famille.

-Avoir de nombreux enfants augmentait les chances qu’un jour l’un d’eux gagnerait au loto, deviendrait riche et sortirait la famille de sa misère.

-Contrairement aux économies modernes où l’homme est valorisé en tant que producteur de biens, le marocain était valorisé en tant que producteur d’enfants. Sa virilité est calculée au nombre de spermatozoides qu’il éjacule.

-C’est pas tous les jours qu’on tombe sur un Docteur Pasteur pour sauver son enfant. Ainsi, la forte mortalité infantile suite aux maladies poussait les gens à avoir beaucoup d’enfants pour n’en garder que quelques-uns.

-Le statut social étant lié au nom patronymique, il fallait perpétuer le nom de la famille à travers les générations. N’est ce pas pour cette noble et majestueuse raison que des noms comme : Alaoui, Bennani ou Benjelloun nous font l’honneur d’exister pour garder au Maroc sa tête haute ? Tellement haute qu’il ne se rend plus compte que ses pieds plongent dans la boue.

-Qui dit mariage précoce, dit forte fécondité. La jeune fille non mariée très jeune est dévalorisée . Sa virginité est remise en question. Le jeune homme célibataire est tenu pour virtuellement impuissant.

-Avoir beaucoup de garçons implique autant de belles filles. La belle mère décharge sur elles ses travaux domestiques. Y a pas plus généreux qu’une belle mère on l’a tous compris.

-Pour le père, une fille mariée est une bouche de moins à nourrir et de l’argent en contrepartie(sda9*).

Aujourd’hui, et fort heureusement, les signes de changement de mentalité sont déjà perceptibles. Dans l’économie du marché, un enfant coute cher : vêtements, nourriture, études et loisirs. Les femmes se battent dans le monde professionnel aux cotés des hommes. Elles se conçoivent rarement comme « mère de famille nombreuse ». En outre la société marocaine se veut moins conservatrice et tend à briser le tabous grâce aux médias. Alors : « Vive les Manix, les protex et à nous kinet lhlale :) ».

lundi 1 septembre 2008

2 Comments:

Anonyme said...

J'aime bien l'humour sarcastique de sertains passages.

Vive les protex je dirai moi :)

Yahia said...

Le mariage précoce supprimait aussi la crise d'adolescence, matière à réflexion.
Tu dis que les femmes se conceoivent maintenant rarement comme mères de famille nombreuse, moi je dis que la plupart ne se concoivent même pas comme mères, surtout avant un certain âge, et ça c'est tant mieux pour elle, car la maternité doit être vécue comme un choix.
Maintenant que les techniques de la plaification familiale sont plus ou moins en vigeur, reste à réformer la législation portant sur l'IVG entre autres.

 
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